Middle management : les "oubliés" des EPS.

[Stylee]

Après une vingtaine d'années d'expérience dans ce secteur, je déplore que le middle management (assistant d'exploitation, chef de secteur, REX...) soit les oubliés et les laissez pour compte de la sécurité privée et plus particulièrement de la surveillance humaine.

Un effort maximum est consenti quant à la formation de la base (ce qui par ailleurs, est une très bonne chose) en matière de secourisme, de formation incendie et d'habilitation électrique mais quid pour le middle management :

- savoir manager des équipes pouvant aller jusqu'à une centaine d'agents (portefeuille entre 15 & 20 sites) ;
- savoir instaurer un dialogue et une relation de confiance avec ses clients ;
- savoir rédiger correctement un recueil de consignes et de procédures ;
- connaître les fondamentaux sur la rentabilité d'un chantier.
et la liste n'est pas exhaustive...

Si certains parmi vous occupent des fonctions d'encadrement au sein d'EPS, leur avis sur la question et leur retour d'expérience sur ce sujet pourrait-être intéressant.

Ah, une petite dernière pour la route : un AEX ou un REX qui encadre des SSIAP 1 & 2 et qui n'est pas titulaire de la qualification SSIAP lui-même, vous en pensez quoi ?

[Admin]

Vous avez une bonne réflexion,

Le middle management en sécurité privée est le gros manque. Comme les marges sont faibles, et les prix sont tirés vers le bas, le management de "terrain" etc .. manque cruellement.

[Stylee]

C'est pourtant un maillon essentiel et la pierre angulaire d'une EPS. Dans un contexte économique dégradé, il est primordial d'avoir un encadrement terrain qui sache motiver les équipes sur sites afin de pérenniser les contrats.

J'ai le sentiment que le middle management n'a pas toujours conscience de ses objectifs et de son utilité qui ne se suffit pas à distribuer des tenues, boire le café avec le chef d'équipe et mettre à jour les procédures.

Cette fonction est-elle vendue et valorisée comme elle se doit ?

[PerlinPinpin]

Le sujet : est-ce que le client veut, ou plutôt connait l'intérêt d'une démarche qualitative.
Oui dans quelques cas précis, notamment lorsque l'on a devant soit, un vrai pro de la sécurité...

On se sent bien seul, posés dans une situation parfois instable, entre notre envie d'améliorer nos prestations par nos compétences (savoir faire et savoir être), et les réponses  venues "d'en haut".
C'est pas du défaitisme, mais c'est souvent le cas du système de Management en France.

Quand on voit comment ces messieurs des syndicats essaient de tirer la couverture à eux, avec plein de belle intentions discrètes et sournoises, c'est l'art du "bizness" qui est la règle.

Alors, faut pas réver. Entre les contrats signés sur une table du Lido ainsi que les petites enveloppes, et notre professionnalisme, il y a parfois un monde !

A nous de trouver les motivations qui nous font avancer ...  

[Stylee]

Un brin cynique M. PerlinPinpin  .

Vous avez raison et bien entendu qu'ils existent des "pratiques" plus que douteuses dans ce secteur mais ne faites pas, de cas particuliers, une généralité.

Quant à l'intérêt d'une démarche qualitative, je dirais que peu importe l'interlocuteur client que l'on a en face de soi, qu'il soit un pro de la sécurité ou pas, c'est à nous de lui présenter les caractéristiques de nos services, les avantages qu'il va en tirer et les bénéfices d'utiliser nos services plutôt que ceux d'un concurrent. 

Pour ce qui est de l'art du "business" comme vous dites, c'est avant tout d'avoir des contrats rentables pour pérenniser l'entreprise et de délivrer ensuite une prestation de qualité avec des équipes impliqués et motivés. J'enfonce une porte ouverte mais la réalité pour tous les prestataires de France et de Navarre, elle est là et nul part ailleurs.

Par contre, si vos équipes sur sites sont incompétentes, le middle management pas motivé et pas de réactivité, ou réaction trop longue en cas de problèmes, le "pipeau", les enveloppes et les bons restos ne garantiront en rien que celui qui en bénéficie puisse vous assurer un contrat à vie   . 

  

[PerlinPinpin]

Tout a fait d'accord avec vous ... La qualité mérite grandement d'être rémunérée au juste prix.
Regardez seimplement les tarifs moeyns pratiqués en Belgique ou en Suisse.

Mais combien de clients ne veulent que de "la viande d'agent de sécurité" !
Je ne parle que des petits contrats (à moins de 50.000 Euros annuels) que beaucoup nous fauchent pour du 15 € de l'heure...
On les voit disparaitre après avoir fait leurs 300 ou 500.000 Euros, et écrasé pas mal d'autres entrepreneurs plus honnêtes...

Suit pas cynique, 40 ans de management en Front et Back-office, vous tanent un homme  

[Admin]

Oui en effet, le client ne veut pas forcément une "qualité" irréprochable au bout de la chaine, mais des "yeux", qui appellerons les pompiers ou la police en cas d'incident, et c'est tout.

[Stylee]

On a les clients qu'on méritent !

Bien sûr Admin, la finalité est de rendre compte en cas d'incident et d'alerter les différents acteurs chargés de gérer la crise. Et gare aux conséquences si le ou les agent(s) sur site ne le font pas correctement.

La disparité des donneurs d'ordre et des EPS font qu'il y a des prestations "low cost", des prestations "prêt à porter" et, plus rare, des prestations "haute couture".    

Bonne année, santé et réussite pour vos projets en 2014.

[PerlinPinpin]

N'oublions pas, cher Stylee, que 90 % des entreprises de sécurité en France possèdent moins de 19 salariés et représentent environ 14 % du marché.
Ce qui nous fait, pour un chiffre d'affaire global de 5,3 Milliards d'Euros, soit pour nous "qui n'avons que lesclients que l'on mérite", 742 Millions d'Euros.

Alors, tant pis, on fait avec !

Chiffres issus de :
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[Stylee]

Vous avez raison, cher PerlinPinpin, la richesse du tissu économique français est essentiellement constitué de TPE & de PME, quelque soit le secteur d'activité par ailleurs.

Merci pour le lien.

[CYNOSQUAD]

Ayant occupé la fonction de REX auparavant, je me suis rendu compte que finalement, on trouvait un peu de tout à ce niveau. De l'incompétent de base qui même en tant qu'agent de sécurité n'avait pas le niveau jusqu'au grand pro, mais qui entourloupait son entourage avantageusement. C'est bien là le problème, aucune notion n'est exigée et pourtant lorsque vous vous retrouvez devant un client d'une multinationale et que vous répondez à côté, bonjour pour le sérieux de la boîte !! On sait que les diplômes ne font pas l'homme, mais s'il n'en a pas c'est pire !
Sachez également, que tout comme la fonction de SSIAP3, les salaires divergent nettement et vont du simple au double en fonction de la boîte et pour les mêmes fonctions.

[Stylee]

Effectivement, certains sont titulaires de la licence pro de Descartes, d'autres SSIAP 2 et certains AEX avec qui j'ai travaillé n'avait aucune qualification. Le "paquet" est mis sur la formation des salariés affectés sur sites qui "eux" sont facturés et donc, pour certains contrats, rentables.

Et même si le middle management est intégré dans le coût de revient, peu d'employeurs investissent sur ces collaborateurs essentiels au lien entre le client, les agents et l'employeur.

[Sandy1]

Le sujet du Middle management dans la sécurité privée à fait l'objet d'un article de D.W. (bien connu des étudiants de la Licence pro sécurité de Paris 5 Descartes) dans les cahiers de la sécurité intérieure N°19  (à lire page 103 à 109).

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