Surveillance humaine : et la culture du résultat ?

[Stylee]

Activité majeure de l'industrie de la sécurité privée en France, la surveillance humaine souffre aujourd'hui d'une insuffisance dans la "culture du résultat".
Une fois le contrat signé, nombre de prestataires sont incapables de produire des indicateurs permettant de justifier leur activité, leur efficacité, leur progression après 6 mois, 1 an et plus, de présence chez un client.

A l'heure ou chaque entreprise (quelque soit son domaine d'activité d'ailleurs) doit-être en capacité de créer de la valeur et de démontrer l'apport de valeur ajoutée dans la réalisation de ses prestations, le secteur de la surveillance humaine brille par la pauvreté de sa production dans ce genre d'exercice.

C'est pourtant aujourd'hui l'élément essentiel qui permet de se démarquer lors d'une soutenance pour un contrat (défensif ou offensif).

J'entends déjà certains proclamer haut et fort que tout ça ne sert pas à grand chose quand de toute façon, la part du prix compte, dans certains marchés pour 70 à 80 % de la décision et que la démo de valeur ajoutée et d'indicateurs pertinents laissent pantois les décideurs (qui sont les acheteurs dans 9 cas sur 10) pour qui nos services seront toujours trop chers et de peu d'utilité.

Je suis convaincu que c'est pourtant là que ce fait la différence entre les pros et les amateurs. Dans cet univers impitoyable et hyperconcurrentiel qu'est la surveillance humaine, tout miser sur l' offre tarifaire est vouée à l'échec, de surcroît sur un marché défensif ou le sortant, qui est remis en concurrence, a tout intérêt à produire du contenu sur ce qu'il a réalisé, ce qu'il a apporté à son client en s'appuyant sur des données chiffrés, des plans d'action menés à bien, bref, sur sa capacité à communiquer et à convaincre de son efficacité.

[Sandy1]

Employer le terme résultat est un peu mal choisi car comme tu le sais il n'y a pas d'obligation de résultat en gardiennage et surveillance humaine en France mais je pense comprendre ce dont tu parles c'est ce qu'on appelle le "cost-benefit ratio" à l'international que nous mettons souvent en avant.

[Stylee]

Je parle de culture du résultat comme je parlerais de culture d'entreprise. Bien que dans le domaine de la surveillance humaine, parler de culture d'entreprise est presque un gros mot. Comment demander une implication quand la majorité des salariés gagnent 1200 €/mois pour un job où les gens sont décriés et méprisés.

Sandy, toi qui as suivi le cursus de la licence pro destiné à former le middle, voire le top management des EPS, cette notion d'indicateurs de performance est-elle évoqué dans le programme de cette formation ?

[Sandy1]

On a un peu parlé des KPI, indicateurs de bord à la Licence et autres mais ça reste très léger bon...A l'international c'est plus sérieux quand tu bosses dans des grandes sociétés de sécurité et pour des gros clients;
 Il y a des spécialistes anglo-saxons du "cost-benefit ratio" chez Control Risks par exemple qui viennent uniquement faire cela pendant 1 mois ou deux pour ajouter à nos documents et tenter de prouver aux clients que nos solutions proposées sont profitables à moyen terme et que le coût des dépenses engagées pour la sûreté sera inférieur aux coûts directs ou indirects, quantifiables ou inquantifiables (image, réputation de l'entreprises...) en cas d'incidents de sûreté (vols de biens matériels ou immatériels, agressions, enlèvements...).
Sur mon avant-dernier projet nous en étions déjà à une estimations de 500 millions USD de vols et pertes (pour un budget de 10 milliards USD)...

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